La Compassion envers Soi-Même
Nous entendons souvent parler de cultiver la compassion envers les autres, rarement envers soi-même.
Dans la société occidentale, la compassion envers soi n’est pas encore très bien perçue, et les préjugés sont courants. Mais qu’est-ce que l’auto-compassion exactement?
Il y a plus de 1000 études cliniques à ce jour sur l’auto-compassion, et les chercheurs Kristin Neff et Christopher Germer se sont penchés en profondeur sur la question spécifique de la compassion « pleine conscience » envers soi-même.
Commençons avec les préjugés, ou ce que l’auto-compassion n’est pas, selon ces chercheurs :
L’auto-compassion encourage l’apitoiement sur soi-même. C’est plutôt son antidote! Tandis que l’apitoiement dit « pauvre moi », la compassion reconnait que la vie est parfois difficile pour tout l’monde. Cela permets de ne pas exagérer nos épreuves et de ne pas les ruminer.
L’auto-compassion est pour les faibles. L’auto-compassion ne nous rend pas faible ni vulnérable. Au contraire, elle est une source de force intérieure qui fournit du courage et augment la résilience face aux difficultés.
Être compatissant envers soi-même est égoïste ou égocentrique. En réalité, faire preuve de bienveillance envers soi nous permets de donner davantage aux autres dans nos relations, et surtout, de leur offrir une meilleure version de soi. Les recherches démontrent que les gens qui ont plus de compassion pour elles-mêmes se soucient et prennent davantage soin de leurs relations, et ont plus de facilité à faire des compromis et pardonner.
L’auto-compassion me rendra paresseuse. La compassion n’est pas de l’indulgence! L’auto-compassion nous amène à faire des choix pour notre bonheur et notre santé à long terme, et non choisir le plaisir immédiat. Comme une mère qui guide son enfant à manger ses légumes au lieu de manger tout ce qu’il veut.
J’ai besoin d’être dure envers moi-même (pour ne pas répéter les mêmes erreurs). Faux! La compassion n’est pas une forme d’excuse pour les comportements indésirables. Avoir de la compassion pour soi nous donne la sécurité intérieure nécessaire pour reconnaitre plus aisément nos erreurs et prendre la responsabilité de nos actions.
Mon auto-critique sévère est nécessaire pour atteindre mes buts et réussir. Archi faux! Bien des gens croient que l’auto-critique est un puissant motivateur mais les recherches démontrent le contraire : elle détruit la confiance en soi et mène à la peur de l’échec. Lorsqu’on a de la compassion pour soi-même, nous sommes aussi motivés à atteindre nos buts, parce que désirons atteindre notre plein potentiel. La différence est que nous ne nous tapons pas sur la tête à chaque revers.
Une autre chose que la compassion n’est pas est l’estime de soi.
Selon la culture occidentale, l’estime de soi requiert d’être spécial ou au-dessus de la moyenne. Le problème est qu’il y aura toujours quelqu’un de plus belle, de plus intelligente, qui a plus de succès, etc.. L’estime de soi est une évaluation positive de soi-même qui demande la comparaison aux autres. Quand les choses vont bien, elle est présente, mais elle peut nous faire défaut lorsque nous nous humilions ou vivons un échec.
L’auto-compassion est une source stable et constante de support et de sens de notre valeur qui ne dépends pas de facteurs tels que l’apparence, le succès, l’argent, ou la performance.
En contraste, l’auto-compassion nous aide à faire face aux changements continuels en nous et dans nos vies avec bienveillance. Lorsqu’elle est cultivé, elle est une source stable et constante de support et de sens de notre valeur qui ne dépends pas de facteurs tels que l’apparence, le succès, l’argent, ou la performance.
L’auto-compassion, c’est être ta meilleure amie.
C’est cultiver une meilleure relation avec toi-même : te traiter comme tu le ferais pour une personne que tu aimes de tout ton cœur qui traverse un moment difficile. Développer davantage d’auto-compassion crée un sens de notre valeur propre qui ne requiert pas d’être parfaite, d’avoir du succès, ou d’être meilleure que les autres.
Les personnes qui ont davantage de compassion envers elles-mêmes tendent à être plus heureuses, plus satisfaites, plus motivées, avoir de meilleures relations et une meilleure santé…
Selon les Dr. Neff et Germer, les recherches démontrent que les personnes qui ont davantage de compassion envers elles-mêmes tendent à être plus heureuses, plus satisfaites, plus motivées, avoir de meilleures relations et une meilleure santé, ainsi que moins d’anxiété et de dépression. Elles sont aussi davantage aptes à gérer les évènements stressants.
Lorsque nous sommes pleinement conscientes de nos difficultés, et que nous réagissons avec compassion, bienveillance, et support envers nous, nous n’avons plus besoin de nous protéger des autres et des souffrances de la vie humaine : nous nous sentons protégées et en sécurité.
C’est donc dire qu’en tout premier lieu, le sentiment de sécurité et de support provient de soi-même. Nous pouvons parfaitement apprendre à nous accueillir et accueillir nos vies malgré les imperfections et ainsi nous donner force et résilience.
Par exemple, lorsqu’on vit une situation de vie difficile, nous avons plutôt tendance à nous mettre en colère, nous critiquer, et nous rebeller contre les évènements ou nos propres émotions. En un instant, tu peux passer de « je n’aime pas cette émotion » à « je ne veux pas cette émotion » à « je ne devrais pas avoir cette émotion » à « il y a quelque chose qui cloche chez moi ».
La compassion pleinement consciente envers soi-même implique trois choses : Être bienveillante envers toi-même, reconnaitre ton humanité, cultiver la pleine conscience.
1- Être bienveillante envers toi-même. Tu as parfaitement le droit de t’accueillir avec douceur ici et maintenant. Observe ton discours interne. Te parles-tu comme à ta meilleure amie quant tu fais une erreur ou quand ça ne va pas bien? Lorsque les circonstances de ta vie sont difficiles, concentre-toi à répondre à tes besoins, t’apaiser et te réconforter.
2- Reconnaître ton humanité. Tous les humains sont imparfaits, ont des échecs, font des erreurs et vivent des moments difficiles. C’est facile d’oublier cela et se mettre à croire que tout devrait toujours bien aller.
3-Cultiver la pleine conscience. Être consciente signifie être ouverte à la réalité du moment présent, et simplement permettre aux pensées, aux émotions et aux sensations d’être là sans résister ni les retenir. Beaucoup de personnes ne voient pas à quel point elles souffrent, surtout lorsque cette souffrance provient de leur propre critique intérieure. Hors, nous avons besoin de reconnaitre notre souffrance le plus objectivement possible avant de pouvoir l’adresser avec bienveillance.
Je reviendrai sur la façon de développer une pratique d’auto-compassion dans un futur blog, mais une des premières actions à poser est de fermer les yeux, prendre quelques respirations lentes et profondes, et se poser la question « de quoi ai-je besoin maintenant? ».
Cultiver une présence aimante et attentive envers toi-même transforme ta relation avec la personne la plus importante dans ta vie : toi.
Créer l’espace pour répondre à tes besoins dans le moment est une pratique quotidienne extrêmement puissante qui changera tout positivement, incluant tes relations avec les autres et le monde qui t’entoure!
Merci,
Jannie
Il me ferait plaisir de t’assister si tu as besoin d’aide ou connais quelqu’un qui aimerait développer une pratique d’auto-compassion. Pour en savoir plus sur mes services, visite le www.janniebolducbienetre.com ou contactes-moi au jannie@janniebolducbienetre.com